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الاثنين، 13 يوليو 2009

Les ruses de Christophe Honoré pour trouver son casting de rêve

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C'est assurément l'un des spectacles les plus attendus de cette édition 2009: Angelo, tyran de Padoue, de Victor Hugo, mis en scène par Christophe Honoré. Il y a l'auteur, vénéré mais peu joué. Le metteur en scène, réalisateur et écrivain reconnu, dont le retour au théâtre intrigue. Mais surtout ce qu'au cinéma on appelle un casting de rêve. Trois comédiens exceptionnels, chacun dans leurs registres : la lumineuse Emmanuelle Devos, l'explosif Martial Di Fonzo Bo et l'insolente Clotilde Hesme. L'occasion d'observer la mise en place d'une distribution.


Au commencement, il y a Clotilde Hesme. Sur le tournage des Chansons d'amour, en 2007, le réalisateur et la comédienne parlent théâtre. Une troisième voix participe à la discussion, l'actrice Ludivine Sagnier. "Nous avions envie de continuer à travailler ensemble mais pas au cinéma, se souvient Christophe Honoré. Clotilde avait une grande expérience de la scène, Ludivine aucune. Moi, je souhaitais y revenir. Notre désir commun et nos différences nous semblaient un beau point de départ. Mais pour aller où ?"

Le réalisateur se sait attendu à Avignon. De passage en 2005 au Festival, il a été invité par la direction à proposer un projet. L'idée fait son chemin. A l'été 2008, Christophe Honoré et Clotilde Hesme reviennent dans la cité des papes. Ils rêvent d'une pièce romantique, se concentrent sur Hugo. Christophe Honoré songe à Marion Delorme. Clotilde Hesme rêve d'Angelo, tyran de Padoue, dont elle a présenté une scène à l'entrée du Conservatoire. "Un lyrisme et une force de sentiments qui devaient lui aller très bien au teint", sourit la comédienne. Un drame de la jalousie et du secret, porté par deux rôles principaux féminins : le metteur en scène se laisse convaincre. Vincent Baudriller, codirecteur du festival, donne son feu vert.

Le metteur en scène tient sa pièce, il a son duo d'actrices. Rêve de leur associer Martial Di Fonzo Bo, avec qui il tourne, à l'automne 2008, son nouveau film, Non ma fille, tu n'iras pas danser. Mais le comédien doit jouer Hamlet en juillet à Barcelone. En attendant d'avoir complété la distribution, Honoré fixe le cadre de travail : deux mois de répétition en mai et juin 2009, les représentations en juillet, puis une tournée de deux mois et demi entre janvier et mars 2010. Et là, coup dur ! Ludivine Sagnier refuse de s'engager pour la tournée. "Pour moi, il était inconcevable d'avoir une distribution luxe pour Avignon, et une autre après."

VETO DE CLOTILDE HESME Il faut tout reconstruire. Heureusement, une lumière clignote, côté masculin. Le projet catalan de Di Fonzo Bo est annulé. Honoré l'appelle le jour-même. Le comédien s'étonne. "Je n'aurais jamais pensé dire un jour la prose d'Hugo. En tant qu'acteur, je suis plutôt sensible à une langue et un théâtre plus contemporains. Mais un projet, c'est la rencontre entre un texte et un metteur en scène. Le regard de Christophe changeait tout. Ca me donnait l'occasion, moi le citoyen français d'adoption, de me confronter à ce culte des anciens, si présent ici. " Le temps de modifier les dates d'une tournée prévue avec une autre de ses pièces, il donne son accord.

Dans la foulée, Honoré choisit son deuxième rôle masculin, l'amoureux. Louis Garrel, son acteur fétiche ? Veto de Clotilde Hesme. "C'est mon ami mais il est trop stressé", éclate-t-elle de rire. De toute façon, Garrel est alors pressenti pour jouer au même moment à Avignon, avec Amos Gitai. Honoré opte pour Hervé Lassïnce, pur homme de théâtre, venu de l'univers déjanté des Deschamps-Makeïeff.

Reste Catarina, la femme bafouée. Hugo la voulait juvénile. Honoré et son directeur de casting, Richard Rousseau, peinent. "Je me suis alors dit qu'on ne remplaçait pas une actrice par un clone, qu'il fallait relancer les dés. J'ai demandé à Chiara Mastroianni de faire une lecture. Je sais qu'elle rejette le théâtre, mais je voulais voir. C'est là que j'ai compris que le rôle pouvait être tenu par une femme plus mûre." Le nom d'Emmanuelle Devos s'impose très vite. "Nous avons le même agent, je lui tourne autour depuis des années sans qu'elle le sache, alors je l'ai appelée."

La comédienne rêve de jouer Hugo. "Par rapport au cinéma, le théâtre c'est puissance 100. Et Hugo, puissance 1 000. Sa langue impose un rythme, une force à laquelle on n'échappe pas." Sauf qu'elle se voit plutôt en Lucrèce Borgia qu'en Catarina. "J'avais vu Angelo en 1985, monté par Jean-Louis Barrault. Je savais que c'était un rôle de jeune première. Je n'en ai jamais fait de ma vie. Alors maintenant..." Elle accepte toutefois de relire la pièce. Et donne son accord le lendemain matin.

Nous sommes le 15 avril. Honoré tient son quatuor. Le reste suit tout seul. Il y aura son frère Julien, acteur de théâtre, et Anaïs Demoustier, l'héroïne de son film La Belle Personne, novice sur les planches. Deux comédiens du Jeune théâtre national viennent jouer les sbires, soutenus par deux figurants de cinéma. Cette fois, la distribution est bouclée. Les producteurs respirent. Le travail peut commencer.

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